Danse Basque
Les danses basques : entre culture, tradition et folklore
Les danses Basques constituent à la fois une culture, un folklore et une tradition populaire qui revêt une importance identitaire pour les habitants des sept provinces du pays. Les Basques ont en effet des danses spécifiques à chaque province, à chaque village et surtout selon les cérémonies et les occasions. Elles sont à l’accoutumé interprétées à l’occasion des fêtes, des carnavals et des festivals divers.
La classification des danses basques est assez délicate car elles sont créées en fonction de situations particulières dont les paramètres techniques sont relativement complexes et multiples. Différents auteurs ont essayé d’établir des critères de classification adaptables aux danses basques, dont Juan Antonio qui s’est basé sur la morphologie et la chorégraphie ou encore Jose Antonio Quijera qui s’est concentré sur les critères formels.
Les différences entre les danses basques
La manière la plus simple pour classifier les danses basques est de les situer par rapport aux situations au cours desquelles elles sont pratiquées, on peut alors fixer trois principaux cas de figure.
Les danses de procession ou de place qui sont pratiquées lors des fêtes populaires et auxquelles la participation était spontanée. Ces danses improvisées ont contribué à élargir les chorégraphies existantes et avait cours plus spécialement dans les parties rurales du pays pendant les bals populaires.
Les danses des épées en étroite relation avec les danses commémoratives et rituelles européennes.
Les danses de fin de festivités marquent la fin de célébration d’un évènement particulier comme le carnaval ou les festivités. Elles symbolisent souvent le désordre, le chahut et l’ivresse. C’est l’occasion de témoigner de la fin d’un cycle et du commencement du nouveau.
Le fait est que les danses spécifiques peuvent s’être popularisées sur tout le territoire ou inversement que des danses autrefois marquantes se soient réduites à des zones enclavées.
Kaxarranka : une danse adressée à Saint-Pierre
La Kaxarranka est une danse originaire de Lekeitio et est réservée au jour de la Saint-Pierre, patron des pêcheurs. Pour démontrer la bonne tenue des caisses, le maître pêcheur devait offrir une offrande dans une caisse appelée kutxa et rajouter les livres de comptes pour ensuite venir danser au-dessus de la caisse. Soulevé par quelques pêcheurs ou arrantzales, le maître revêt une tenue traditionnelle et interprète la Kaxarranka dans différents endroits du village en arborant l’étendard et les clés de Saint-Pierre. La Kaxarranka commence par une révérence adressée au public, se poursuit par un Fandango et un arin-arin puis se termine par une autre salutation.
La dantzari dantza : une danse chorégraphique
La dantzari dantza est originaire du comarque de Duranguesado et précisément de petites localités comme Berriz, Garai, Iurreta, Abadino Izurtza et Manaria. Accompagné généralement d’un txistu et d’une percussion, la dantzari dantza est une danse rythmée et honorifique figurant parmi les plus représentatives du pays Basque.
La dantzari dantza comprend notamment neuf danses dont des chorégraphies individuelles à l’image du Zortzinango, du Banango, du Binango et du Launango. Les chorégraphies générales peuvent se danser en face à face, dos à dos, en groupe de quatre ou encore en groupe de huit. L’Ezpata joko txikia et l’Ezpata joko nagusia se dansent avec des épées tandis que la Makil jokoa se danse avec des bâtons. Les dernières chorégraphies sont l’ikurrin dantza ou danse du drapeau et la Txontxongilo une danse de fermeture.
La Xemeingo dantza : une danse dédiée à Saint-Michel
La Xemeingo dantza est originaire de Xemein, devenue actuellement la commune Markina-Xemein, et plus précisément du quartier nommé Arretxinaga. Elle était interprétée spécialement chaque 29 septembre pour commémorer le jour de Saint-Michel, saint patron de la localité.
Pour danser la Xemeingo dantza, les danseurs portaient des scapulaires ornés de représentations de l’archange ainsi qu’un écusson de la province de Biscaye. La chorégraphie symbolise une lutte entre deux danseurs, censés représenter le bien et le mal et dans la même optique des images de Saint-Michel et de Lucifer.
Otsagabiko dantzak : une danse Navarre
L’Otsagabiko dantzak est une danse en l’honneur de la Sainte-Patronne d’Otsagi, un petit village de la vallée de Salazar. Un groupe de neuf danseurs, dont un bobo ou capitaine, exécute l’Otsagabiko dantzak sur la place du village en suivant un programme bien défini. Ils commencent par un Paseo qui s’assimile à un défilé, puis enchaînent un Enperadorea, un Katxutxa dantza, un Modorro, continuent avec un Painolo dantza ou danse des mouchoirs pour terminer avec un Jota.
Le bobo est une des figures essentielles de cette danse. Affublé d’un masque à deux visages, il s’illustre particulièrement dans la Jota et la Painolo dantza. Nommée Eaurtako Naska Dantza ou danse des filles d’Eaurta en Navarre, cette danse a complètement disparu jusqu’à sa restitution par le chercheur Juan Antonio Urbeltz en 1960. Le folkloriste l’a retranscrite sur le chant « axuri beltza » et a réanimé se faisant l’attrait qu’avait le peuple pour cette danse traditionnelle.
Luzaideko ihauteria : danse du carnaval de Luzaide
Cette danse de carnaval s’assimile à un véritable spectacle avec des personnages et différentes parties. La majorité des personnages incarnent des éléments de l’armée dont les Makilari, ou tambour-major, les Zapurrak qui sont les sapeurs de l’armée et les Banderariak qui représentent les porte-drapeaux. Deux figurent féminines appelés Zigantiak représentent des géants et les personnages qui ferment la danse, les Bolantak, arborent des parures et des bijoux étincelants.
Sagar Dantza ou danse de la pomme
La Sagar Dantza se danse généralement à quatre et est originaire d’Arizkun. Chaque danseur, vêtu traditionnellement en blanc, avec des sandales basques abarkak ainsi que des ceintures et des foulards de couleurs vives porte une pomme à la main.
Iribasko ingurutxoa
L’Iribasko ingurutxoa est une chorégraphie réservée censée montrer les différences et les similitudes entre les hommes et les femmes. Elle se distingue par l’usage des castagnettes. Les hommes et les femmes portent des costumes aux couleurs bien distinctes dont la principale ressemblance reste les abarkak.
Larrain dantza ou le bal d’Era
La Larrain dantza est une chorégraphie sociale et statutaire mixte dont l’origine se rapporte particulièrement à la ville d’Estella. La Larrain dantza s’est perdue à une époque et a été réinterprétée par le groupe municipal Larrain devenu aujourd’hui Larraitza, prinipal promoteur de cette tradition au niveau national.
Danzas de la Ribera Navarra ou danse de Ribera
La Danzas de la Ribera Navarra est associée à la municipalité de Cortes et à la célébration de ses fêtes patronales.Elle regroupe quatre danses dont la paloteado, la valse, la trenzado et la jota. La Danzas de la Ribera Navarra est exécutée sur la place de la mairie et accompagnée de discours humoristiques.
Erronkariko Thun-Thun ou Ingurutxo
L’Erronkariko Thun-Thun ou "thun-thun de Roncal" est un genre musical et chorégraphique spécifique du Navarre. Elle s’articule particulièrement sur la différence entre homme et femme dans le couple ainsi que sur la différence entre marié et célibataire.
Burgete : une danse de Navarre Occidentale
La Burgete se divise en six parties distinctes dont les quatre premières sont interprétées par les Ingurutxoak et les deux dernières consistent en des jeux de scène inspirés de la ferme. La musique de ses danses-jeu, récupérées par le Père Donostia reflète celles des danses ludiques traditionnelles européennes.
Zubietako ihauteria : danse du carnaval de Zubieta
La Zubietako ihauteria est originaire du village de Zubieta, dans la vallée de Malerreka.Cette danse de carnaval met à l’honneur des grosses sonnailles, caractéristiques du village, dont les sons étaient cadencés par le pas des porteurs. Le carnaval marquait la rencontre entre les gens de Zubieta, d’Ituren et d’Aurtiz. Il était marqué par des festivités continues et différentes danses comme le soka-dantzak ainsi que le bal.
Kaskarotak : une danse du Lambourd
La Kaskarotak est une danse réservée aux femmes et s’exécute en portant un panier plat, appelé Otara, rappelant le retour du poisson et des pêcheurs au port. Elle se caractérise par une grande vivacité de mouvement et des claquements de pieds sur le sol.
Lapurdiko ihauteria : une danse de carnaval du Lambourd
Le carnaval du Lambourd se décline principalement sous deux formes dont des festivités régulières et périodiques et des festivités organisées selon la demande d’un public. Les premières formes sont généralement des bals masqués dans lesquels les invités sont déguisés en piltzar ou en zirtzilak. La seconde est plus complexe avec des rôles plus élaborés comme le Bandelari, le Kaskarotak, le Besta gorri, le Ponpierak, le Kotillun gorriak ou encore des rôles strictement féminin comme le Jaun Anderia. Durant la semaine du carnaval, les différents hameaux de la localité se font des visites de courtoisies durant lesquelles des danses sont réalisées.
Xiberoa une danse du Soule
La danse est transmise dès le plus jeune âge en région Soule et la condition de danseur ou d’Aitzindariak est un statut social et culturel à part entière. Les écoles de danse souletines sont tenues par des maîtres à danser et les costumes représentent des tenues de mascarades.
Xiberoko maskarada ou mascarade souletine
Les Xiberoko maskarada sont des mascarades carnavalesques organisées tous les dimanches des deux premiers mois de l’année. Le public peut participer aux représentations qui se déroulent autour du village et sont généralement organisées par les jeunes de la communauté. Les danseurs appelés également gorriak exécutent des danses populaires au pas très techniques dont le bakun, le frisat ou l’entrexat. Une autre partie de la troupe est composée des beltzak des personnages mal habillés et comiques suivant les danseurs.
La danse pastorale souletine
La pastorale souletine est une représentation théâtrale annuelle organisée par une des communes de Soule. La pièce est montée et chantée en vers par des habitants d’un même village qui s’inspirent de thèmes religieux ou historiques. Plus tard, la pastorale a été rénovée par le poète Pierre Bordaçarre pour se focaliser sur l’histoire basque. Une pièce pastorale peut durer 3 heures et accompagner les fêtes locales.