La Trikitixa désigne communément un accordéon à deux tons et à boutons typique de la musique basque. L’accordéon diatonique a été introduit en Euskal Herria aux environs du XIXème siècle et accompagne depuis les danses agarraos comme les valses, mazurcas ou pasodobles… On joue surtout du Trikitixa lors des fêtes et des réunions, ce qui contribue à élever les trikitilaris au rang de certains tamborileros, albokaris et dulzaineros. Grâce à des musiciens à envergure internationale comme Kepa Junkera, à son adaptabilité aux différents styles musicaux et à sa visibilité dans les grands disques basques, la Trikitixa connaît un essor considérable depuis quelques décennies à tel point que de nombreuses écoles sont maintenant dédiées à son apprentissage.

Le mot Trikitixa est un terme générique et à sens multiples, il désigne à la fois un groupe composé d’un soinujole, ou accordéoniste, et d’un panderojole, ou joueur de Pandero, de la même façon qu’il peut désigner les compositions interprétées par ce groupe. Ainsi dans son origine, le mot Trikitixa, qui vient du son triki-triki, était plus associé aux frictions engendrées par les doigts qui jouent du tambourin. De plus, le terme Trikitixa s’emploie également à désigner une danse exécutée au son de l’accordéon et du Pandero.

Le trikiti et le trikitixa : les accordéons diatoniques typiques du pays basque

On appelle trikiti un accordéon diatonique, c’est-à-dire à deux tonalités, spécifique du Pays basque. Il fait partie des instruments traditionnels et populaires de la musique basque. Le trikiti s’associe généralement au pandero ou au tambour basque lors des danses festives ou des carnavals.

Le trikitixa est également un accordéon diatonique mais plus petit et nécessitant une bonne connaissance du solfège. Il est aussi accompagné d’un tambourin ou d’un pandero et sa fonction musicale consiste à reproduire la mélodie en boucle.

Les caractéristiques de la Trikitixa

Le succès du Trikitixa est dû en grande partie à l’introduction des mécaniques de basses, grâce auxquelles l’accordéon a à la fois augmenté en performance et en maniabilité. En effet, les mécaniques de basses permettent de jouer des accords majeurs et mineurs ainsi que des accords en septième dominante et en septième diminuée sur les accordéons.

Les variantes de la Trikitixa

Le Soinua ou Soinu txikia est un petit accordéon diatonique, variante du Trikitixa, qui sert à introduire la mélodie dans une composition. Le Hauspoa, qu’on appelle également le soufflet, n’est plus joué actuellement. Le plus grand accordéon est quant à lui appelé Akordeoia.

Historique du Trikitixa

L’origine du Trikitixa n’est donc pas basque mais s’affilie plus aux régions alpines françaises et à l’Italie. La Trikitixa aurait été introduite en Pays basque, vers 1860, par les ouvriers chargés de la construction du chemin de fer du Nord entre Beasain et Olazagutia. Ces techniciens spécialisés dans la construction de tunnels se sont notamment chargés de la construction de nombreux chemins de fer en montagne entre 1850 et 1860.

La Trikitixa est ainsi semblable à l’accordéon diatonique appelé fisharmonica apporté par ces paysans valdôtains et piémontais qui travaillait entre les camps de Beasain, Zumarraga, Ormaiztegi, Brinkola ou encore Idiazabal…

Les fonctions du Trikitixa

Il a surtout été adopté par les ruraux pour les célébrations des pèlerinages. D’un autre côté, le Soinu txikia a d’abord été utilisé comme un moyen de communication permettant d’établir des relations entre les villages. Le Soinu txikia est au départ proscrit par les maires et le clergé, ce qui explique que les fêtes dédiés aux Saints ou à la Vierge constituaient des occasions privilégiés pour en jouer. La musique du Soinu, réputée pour être entraînante et associée à l’amour, figurait parmi les facteurs de ce rejet de l’église.

Le Soinujole, forme primitive du Trikitixa dont l’existence en Pays basque remonte à plus de 125 ans, est plus en relation avec les musiques et les danses traditionnelles basques. Alors que la Trikitixa s’assimile particulièrement à des airs venus de l’étranger dont les valses, le tango ou les boléros… De nos jours, le Pandéro et le Soinu sont accompagnés d’instruments modernes comme la batterie, le piano ou la guitare… Actuellement, les nombreux festivals du Pays basque, les mariages, les dîners ou les simples célébrations festives constituent les principales scènes pour admirer la Trikitixa.

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