Histoire, Chanson basque, festivals de musique

La txalaparta

La txalaparta désigne concrètement deux morceaux de bois sur lesquels deux musiciens frappent avec des bâtons de bois court, à la manière d’une batterie ou d’un tambour. Les planches sont placées sur des supports entre lesquels sont intercalés des matériaux isolants comme des sacs de feuilles de maïs pour accentuer le son des vibrations générées par les bâtons.

Txalaparta improvisée dans les rues de Bilbao
Txalaparta improvisée dans les rues de Bilbao © Eduardo de viaje

La txalaparta est généralement fabriquée à partir de planches d’aulne, de cerisier ou de châtaignier pour une meilleure résonance et une conservation plus longue.

A l’origine, la txalaparta fut associée à un moyen de correspondance et de communication entre les hameaux éloignés du Pays basque. Il y aurait des mélodies de txalaparta spécifiques pour signaler des décès ou des événements mondains comme la dégustation du cidre.

Une percussion musicale typique du Pays basque

La Txalaparta, appelée encore Toberak ou kirikoketa, est une percussion fabriquée à partir de deux planches de bois et appartient notamment à la famille des idiophones. Pour en jouer, on place les planches sur des supports et deux musiciens tapent dessus en rythme avec des bâtons à la manière d’une batterie ou d’un tambour. Les deux joueurs de Txalaparta doivent être coordonnés de façon à ce que l’un joue un rythme basique et constant et que l’autre l’accompagne en contretemps.

Cet instrument traditionnel, dont l’origine remonterait au XVème siècle, s’assimile surtout au milieu rural, aux travaux agricoles ainsi qu’aux cérémonies festives. Pour assurer sa pérennité, une majeure partie des artistes basques l’ont adapté aux différents styles musicaux de la Nouvelle Musique basque.

Les caractéristiques de la Txalaparta

La Txalaparta serait apparue suite à une tendance rurale affiliée aux régions de Gipuzkoa et de Navarre. Celle-ci veut que les agriculteurs aient créé des instruments de musique improvisés, tel que la Txalaparta, qu’ils utilisaient pour rythmer les récoltes. Les deux principales manières de jouer de la Txalaparta sont d’user de l’alternance ou de l’improvisation.

Les deux planches du Txalaparta sont directement battues sur un matériau adoucissant permettant d’amplifier l’acoustique. On utilise généralement comme support des paniers, des chaises ou des boîtes placées dans une même bouche. Les joueurs se servent de quatre bâtons de forme conique pour taper sur les planches verticalement.

Les variantes de la Txalaparta

La Txalaparta et ses variantes dont les buses, le kirikoteka, le ttinbilin-ttanbalana ou l’ote-jotzea sont étroitement liées par le travail d’agriculture et les fêtes de fin de quartier.

Les coups d’Ote-jotze sont accompagnés de phrases sonores censées représenter des consignes de travail et qui sont devenues plus tard de véritables chants. Quant au Kirikoketa, les ouvriers des quartiers tapaient sur des planches avec leurs outils de travail pour commémorer la fin de la cueillette des pommes et la célébration du cidre. La ttinbilin-ttanbalana est communément jouée par des ouvriers pour célébrer la construction d’une nouvelle maison.

Les fonctions de la Txalaparta

Même si la Txalaparta rythmait diverses festivités et situations de la vie en Pays basques, sa principale fonction reste la célébration de la fin du processus de fabrication du cidre. Il est toujours en vogue dans les nombreuses cidreries de Donostialdea de savourer des pommes après le dîner de fête de la fin de récolte et de sortir la Txalaparta pour rameuter les habitants des quartiers et des fermes environnantes. Le son de la Txalaparta, qui retentit à 5 km à la ronde, servait alors de signal pour marquer le début des bals et des dégustations. Une autre coutume veut que la Txalaparta soit un instrument dont on jouait particulièrement la nuit, toujours dans une ambiance de fête.

Les buses : variantes de la Txalaparta

Les buses fonctionnent exactement comme la Txalaparta sauf que les deux musiciens se servent de leviers en aciers qui fonctionnent avec quatre crochets. Cet instrument traditionnel apparaît dans les célébrations de mariage à Lesaka et Oiartzun. Les buses seraient en lien avec les soufflets de four et le travail de nettoyage des tuyaux sales.

Evolution des Txalapartaris et du Txalaparta

Les deux joueurs de Taxalaparta sont nommés différemment selon les régions et selon leurs fonctions : le premier est appelé ttakuna, tukutuna ou bia tandis que le second porte les noms de boiteux, urguna, épicé ou bata. Le premier ordonne et balance le rythme puis le second l’accompagne en décorant ce rythme par ses improvisations. Les Txalapartaris, ou joueurs de Txalaparta, se doivent aussi de suivre des règles strictes alliant combinaisons, timbres, tons, intensité et vitesse.

Dans les années 60, les joueurs de Taxalaparta étaient cantonnés à quelques fermes, en majorité situées à Donostialdea, dont Miguel et Pello Zuaznabar issu de la ferme Sasoeta de Lasaso ou José et José Mari Zabalegi venant de la ferme Bilandegi situé dans le district d’Alto Amara à San Sebastián. On peut aussi citer Asensio et Ramon Goikoetxea de la ferme Erbetegi-Etxeberri ou les Zubeldiens de la ferme Egaña-txiki dans le quartier de Portu à Hernani.

Depuis 1960, le nombre de Txalapartaris a considérablement augmenté et les fonctions musicales et sociales du Txalaparta se sont énormément développées. Actuellement, on trouve des Txalaparta en métal, en pierre ou encore en verre.