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L’alboka

L’alboka est une corne, et précisément un instrument à vent et à anches, fabriqué à partir de deux cornes de vaches réunies avec un petit joug. Pour fabriquer cet instrument d’origine pastorale, on loge deux languettes dans une corne pour venir y insérer deux tiges de roseau parallèles et de longueur égale. On perce ensuite cinq trous dans l’un des roseaux et trois trous dans l’autre. La deuxième corne, insérée à l’extrémité de la première, sert d’amplificateur au son pour qu’il devienne strident et aigu.

Musique en Côte Basque

Le joueur d’Alboka, qui est aujourd’hui particulièrement conservé en Biscaye, doit avoir la bouche constamment empli d’air. Cet instrument auquel on attribue une origine arabe est généralement accompagné par un pandero, un instrument de la famille des tambourins. L’Alboka est un instrument de romeria qu’on utilise le plus souvent pour danser le fandango, l’arin-arin ou le passe-rues.

L’alboka fait partie de la grande famille des instruments à vent et s’assimile à la fois à une corne, à une clarinette double, à une hornepipe ou encore à la trompette. Bien que l’alboka soit classifiée parmi les instruments de musique traditionnelle du Pays basque, l’origine étymologique du terme serait affiliée à l’arabe al-bûg.

L’alboka se compose notamment d’un double tuyau en roseau débouchant sur deux cornes, dont la première est utilisée comme embouchure et l’autre comme pavillon. Le premier roseau comporte cinq trous et le second en comporte trois. La corne utilisée comme embouchure présente une pièce de bois destinée à recevoir les anches. La seconde corne est plus grande et sert à amplifier l’acoustique du son. Un manche à la forme d’un demi-cercle est positionné sous les tuyaux au niveau de la partie centrale.

Les caractéristiques de l’alboka

D’autres écrits affirment que ce serait plutôt d’Europe, d’Afrique ou encore d’Asie, contrées où il s’est popularisé, que l’alboka aurait été introduit au pays basque, durant le XVème siècle. Entre autres, l’alboka peut également être formé d’une seule corne selon la région et produire un son semblable à celui de la cornemuse.

Pour jouer de l’alboka, le musicien doit produire un souffle continu avec lequel il peut obtenir deux voix. L’alboka est généralement accompagné d’un joueur de pandero et d’un chanteur de copla. Des musiciens de renom comme Ibon Koteron continuent à promouvoir l’usage de l’alboka pendant les fêtes populaires et les cérémonies traditionnelles basques.

Historique de l’alboka

Le Père Donostia, qui a étudié en détails les instruments sonores basques, rapporte l’usage d’albokas, de tamboril et de tambourins durant les chants et les danses folkloriques de Mondragon dès 1443. Des décrets qui interdisent l’usage abusif de l’albogue ont également été émis à Duranguesado en 1777. En Biscaye, il fut notamment appelé albokia ou encore Zinburruna et se rapportait particulièrement aux célébrations de Noël.

Des actes de versements, faits à la paroisse de Portugalete, mentionnent l’achat d’alboqueros, d’al boguero ou encore d’alboque dès 1675. Ces archives témoignent de l’usage antique de l’alboka qui est plus particulièrement relié aux régions de Biscaye, de Gipuzkoa et de Navarre.